Une bouffée d’air frais pour l’artisanat marocain
01 décembre 2006
Des étudiants d’Art Com revisitent des objets traditionnels - Mariage réussi entre artisanat et modernité

L’artisanat marocain, riche et diversifié, plonge ses racines dans un passé aux traditions millénaires. Mais il ne pourra survivre et se développer que grâce à ses capacités de changement et d’adaptation aux besoins de la population marocaine et des touristes. Les objets artisanaux gagneraient donc à être revisités et repensés, pour devenir modernes et fonctionnels. Les étudiants d’Art Com Casablanca et Rabat ainsi que ceux de l’Ecole des beaux-arts de Casablanca l’ont bien compris. Une quinzaine d’entre eux ont fabriqué des objet artisanaux et les ont été revisités en objets «design». Le fruit de ce travail, intitulé «Design et artisanat», est en ce moment exposé à l’Institut français de Casablanca, jusqu’au 7 juillet. Du 9 au 21, c’est la Chambre d’artisanat de Casablanca qui prendra le relais et abritera l’exposition. Pendant près de trois mois, les étudiants ont donc effectué un travail de réflexion et ont eu plusieurs rencontres avec des artisans et des designers, nous explique Diae Berrada, chargée du projet. Par la suite, ils ont mis la main à la pâte et ont réalisé leurs objets en 10/15 jours à peine, chez les artisans. Certains ont choisi le cuir, d’autres la poterie et d’autres, enfin, la dinanderie, le bois et le cuivre. Au final, ils nous proposent une intéressante diversité d’objets, qui a pu voir le jour grâce à la collaboration d’une trentaine d’artisans. Ghizlaine Kindil, étudiante en beaux-arts à Casablanca avoue que «l’artisanat marocain a besoin d’une bouffée d’air frais». Elle a choisi de rénover un ancien sac en doum nommé «Akrab», auquel elle a rajouté des motifs ornementaux et un peu de broderie. «Tout ceci a été conçu pour arriver à un résultat esthétique et moderne que toute femme chic pourrait porter», explique-t-elle. Parmi les travaux les plus originaux figure par exemple un ensemble «majmar» & tagine en terre cuite, métal, cuivre et inox. L’étudiant, Amine Bourazki, a utilisé les techniques de poterie et de chaudronnerie. Dressé sur une petite table, l’assemblage permet de garder la nourriture chaude et à température constante pendant plusieurs heures. Les différents membres de la famille peuvent ainsi se servir eux-mêmes à différents moments de la journée. Un autre étudiant, Ali Kettani, a fabriqué une «khabya» en terre cuite (jarre), à laquelle il a joint des accessoires et de la robinetterie, pour la transformer en distributeur automatique d’eau fraîche, avec poussoir. En marge de cette exposition, les organisateurs ont choisi de soulever un débat sur l’artisanat et le design. C’est ainsi qu’ils organisent aujourd’hui à l’Institut français de Casablanca une conférence-débat sur ce thème, en collaboration avec l’association des designers du Maroc. Une seconde table ronde sur le même thème est prévue le 12 juillet à la Chambre d’artisanat marocain de Casablanca.




source : http://www.leconomiste.com
 
posté par :: Kounouz Biladi :: à 12:10 AM | Permalink |